mardi 1 mars 2016

Mes accouchements

Voici la partie la plus intime de ce blog,

Pour les futurs parents qui sont en quêtes de partage d’expérience d'accouchement, je vous propose notre histoire mais vous invite à partager la votre en laissant un commentaire ;)

Mon premier accouchement :


Ce que j’envisageai :


-un accouchement avant ma date du terme (j’espérais 1 mois avant, bien que j’étais super épanouie enceinte, j'etais trop impatiente de rencontrer notre bébé!!!!!)
-un accouchement « zen » dans une salle nature (malgré mon statut d’infirmière je voulais que mon premier accouchement soit le moins médicalisé possible), donc sans péridurale
-un accouchement sans épisiotomie ; après tout, cela n’est pas systématique…
- un futur papa au top ;)


Illustration Nathalie Jomard

Déroulement de mon premier accouchement ;

3 octobre : Date du terme : toujours rien, donc contrôle monitoring 1h et retour à la maison. Pourtant, je faisais mon grand ménage tous les jours (j’ai un côté un peu maniaque) et j’allai marcher une heure/jour minimum. Quelques contractions par jour (2 ou trois) mais pas douloureuses du tout
5 Octobre : J+2 toujours rien, monito 1 h puis retour à la maison

Le 7 oct : - mon mari me dépose à l’hôpital pour que je sois hospitalisée avant d’aller travailler, j’ai pris des livres pour m’occuper, mais je sens que la journée va être longue ; belle surprise, son entreprise aux valeurs suédoises (pour ne pas la citer) lui donne trois jours de congé pour m’accompagner pdt cette hospitalisation.  Suite aux conseils de l’équipe médicale nous allons marcher dans le parc de l’hôpital tout l’après-midi en espérant que ça déclanche le travail. En fin d’après-midi, l’obstétricienne doit venir me placet un ballonnet pour ouvrir le col. Finalement, en raison d’urgences et d’accouchements, c’est à 23h qu’elle vient dans ma chambre. Elle m’emmène dans une salle d’examen à l’étage en dessus, un interne demande à assister (pas de soucis, j’ai était étudiante aussi..). Elle pose un speculum mais qui ne semble pas convenir et envoie l’interne en chercher un deuxième qui ne lui va guère mieux. Finalement elle utilise les deux en même temps (pas franchement agréable) et arrive finalement à placer le ballonnet (ca fait un peu mal, mais je suis pas douillette). En retirant les speculums, mauvaise manip, ça me pince à l’intérieur, mais bon, ça peut arriver, ça fait mal mais je supporte. Je redescends les escaliers pour revenir à la chambre en canard et je me rallonge.

Le 8 oct : - 5h du mat contraction toutes les 5 mins, ça fait mal ; j’appelle l’équipe ; elle vient me poser un monito mais me rassure «  à voir votre visage ce n’est pas un vrai travaille » bon, je suis pas douillette, mais je me demande à quoi va ressembler le VRAI travail !!!! finalement 1h après les contractions diminuent et plus rien….
                -11h passage d’une obstétricienne, ballonnet inefficace, elle le retire et me place un tampon hormonal.  Une sage-femme en profite pour me poser une perf au cas où j’aurais mal, (bien que je ne veuille pas d’anti douleur…) et pour pouvoir faire un déclanchement par perf si le tampon hormonal n’est pas efficace dans les 24h. Et c’est reparti pour les balades dans l’enceinte du CHU, on en profite même pour voir une expo dans le parc. Toujours pas de contraction, bébé est bien au chaud… et je suis bien contente que mon petit mari soit là, on discute on rit, et il met la partie supérieur du pied à perf dans la poche de son jean pour que nous nous déplacions plus facilement ce qui fait bien rire le personnel soignant que nous croisons.
Le 9 oct : -3h du mat, envie d’aller au toilette, le tampon hormonal tombe, et quand je sors des toilette l’impression d’avoir une petite fuite ; je sonne pour prévenir que le tampon est tombé ; la sage-femme me dit que cela n’est pas grave, et que l’obstétricienne passer me voir vers 8h pour décider de la suite ;elle sort, j’ai encore envie d’aller aux toilettes,  mais nouvelle sensation de fuite, je perds les eaux, ce qui n’a rien à voir avec ce que j’ai pu voir dans les films. Ça coule en continu, pendant 10 min mais pas abondamment ! Et là le vrai travail arrive ! La sage-femme me dit que le tampon hormonal a bien  marché mais qu’il faut quand même passé un produit dans la perf pour aider le travail; je lui demande si je dois prévenir mon mari, elle me dit qu’il peut attendre 6h du matin pour venir. Je lui envoie ce texto «  j’ai perdu les eaux, les contractions ont commencé, mais tu peux dormir jusqu’à 6h et venir après dixit les sages-femmes ».  Il me renvoi « me rendormir ???? C’est une blague ? ». On me sert un bon petit dej, les contractions sont régulières et douloureuses, mais le chant prénatal m’aide beaucoup. Mon petit mari arrive à 6h ;


- 7h on va dans la salle d’accouchement, vu que bébé est à j+6, et que c’est un déclanchement pas de salle nature malheureusement L Mais je maintiens je ne veux pas de péri. Mon mari me soutient à fond, sans en faire trop, il me faire rire, m’installe de la musique douce, me donne le brumisateur de temps à autres… Tout simplement parfait.  Mon col est contrôlé régulièrement par une sage-femme stagiaire évalué  ce jour, ce qui ne me dérange absolument pas. Elle est aux petits soins. Jusqu’à 10h la dilatation est progressive mais …

- De 10h à 11h30 : le col reste dilaté à 5 est ne bouge plus ; La sage-femme commence à me parler césarienne, tout en remettant une dose de produit dans la perf pour aider le travail. Si il doit y avoir césarienne et que je n’ai pas de péri je sais qu’ils m’endormiront complètement et ça, je ne veux pas ; Je ne veux pas louper notre première rencontre. Donc je demande finalement la péri ; L’anesthésiste me la pose ;  La sage-femme en profite pour augmenter les doses dans la perf, et n’arrivant plus à avoir le contrôle sur la douleur finalement à 11h, j’active le produit de la péridurale… tant pis, j’essaierai de faire sans au prochain ; L’anesthésiste me dit d’appuyer dès que je sens la contraction arriver. Etant du milieu, je me dis qu’avec de tels propos il a dû mettre le système de régularisation des doses, et que je peux appuyer plein de fois, la dose délivrée sera limitée. Erreur de ma part, du coup je ne sentais plus trop mes jambes au bout de 10 min…5 min plus tard la sage-femme revient me voir et bonne nouvelle, me dit que la dilatation est au max, qu’on attend 45 min, le temps que le bébé s’engage dans le bassin et qu’ensuite se sera la poussée. Je regrette un peu de ne pas avoir persisté dans mon objectif « sans péri » mais elle me dit que c’est peut-être la péri qui a permis une dilatation aussi rapide.  Finalement fatiguée et ne sentant plus trop la douleur je m’endors tout comme mon mari ; 13h, l’équipe soignante entre dans la salle ; la sage-femme me demande si on est prêt et mon mari demande s’il a le temps d’aller se chercher un sandwich  ce qui nous a toute fait rire (il était sérieux, il avait faim lol). Non pas le temps, il faut pousser, mais ça devrait entre rapide. Je sens un peu les contractions mais si peu la douleur comparé à ce que cela était.

-13h15 début des poussées après sondage urinaire. La sage-femme stagiaire me dit de pousser mon ventre vers le plafond ; visiblement c’est efficace.  On entend un coup de ciseau, avec mon mari nous nous regardons et comprenons que la sage-femme à fait l’épisiotomie…tant pis…. Je sens que bébé sort. Elle voit la tête me dit d’arrêter net de pousser, bébé à le cordon autour du cou. Elle le retire et me dit de continuer. Bébé sort finalement, tout bleu, et nous fondons en larme, mon mari est plutôt sensible, donc ça ne me surprends pas moi qui parait parfois insensible, je me suis surprise en larme ;) La sage-femme titulaire dit à mon mari qu’il ne coupera pas le cordon qu’il faut faire vite pour que bébé respire. Au final elle fait placer à mon mari la sonde dans le nez de notre bébé , et va lui permettre de prendre son premier souffle, ce que j’ai trouvé très délicat de la part de la sage-femme, et magnifique symboliquement pour mon mari.  Finalement elle avait coupé très « large » le cordon pour que mon mari puisse le recouper parla suite.
Tant que mon mari et la sage-femme  s’occupe de notre petit garçon et l’habille ; l’obstétricienne me demande de pousser pour la délivrance (sortie du placenta) ; Ça ne semble pas marcher. Elle demande un charriot d’urgence expressément ; je lui demande gentiment « ah, ça saigne un peu ? » elle me regarde curieusement « euh oui… on peut dire ça » je comprends à sa tête que ça doit bien saigner… en moins de deux secondes (désolé pour la description qui suit) j’ai l’impression qu’elle vient chercher le placenta juste en dessous de mon estomac. Malheureusement sans faire exprès mon mari se retourne à ce moment-là pour revenir auprès de moi…  il est un peu pale (la faim, le bouleversement de la paternité etc) les aides-soignantes vont lui chercher un petit jus de fruit. La sage-femme stagiaire m’avoue regretter d’avoir fait l’épisio, parce qu’elle n’était pas indispensable, mais finalement cela à faciliter l’intervention de l’obstétricienne ».  (sympa… mais bon c’est pas grave tout le monde va bien). Pendant ce temps-là la température de bébé descend et il faut attendre que mes soins soient terminés pour la mise au sein (je tenais absolument à allaiter et ça je n’en ai pas démordu !) finalement mes soins prenant du temps, bébé aura une seringue de lait maternisé et sera mis en couveuse juste à côté de moi, et mon mari de l’autre côté de la couveuse sur un fauteuil.  Pendant 3h nous restons en salle, le temps que bébé se réchauffe et le temps de réaliser qu’à présent nous sommes trois…


Mon deuxième accouchement

Accoucher sans péri ? C’est sport, mais ça vaut le coup ;)

Le 26 janvier 
- 2h du mat : réveil avec des contractions ; je me dis qu’avec un bon bain ça va passer, comme l’alerte d’il y a un mois, même jour, même heure ! Malgré le bain, les contractions continuent, mais vraiment pas très intenses comparé à mon premier accouchement. J’hésite et finalement  je me prépare tandis que mon petit mari met les derniers petits objets indispensable à la valise mater (le thermos, les petits gâteaux, l’appareil photo et de quoi écouter de la musique…).

- 4h : on fait un bisou à mes parents (arrivé la vieille, coup de chance !)et à notre fils, et on file aux urgences ;

- 4h30 Contrôle monitoring fait, les contractions sont biens là mais la sage-femme me trouve tellement sereine qu’elle s’apprête à me renvoyer à la maison… Après vérification du col (dilaté à 5) finalement elle me garde.
6h je suis conduite en salle de naissance, la même que pour mon aîné ! Je voulais la salle nature, mais encore un fois elle est occupée…



- De 6h à 8h, je marche je fais le hula hoop (véridique !), je rigole avec mon mari ; les sages-femmes n’en reviennent pas ; les contractions me font mal, mais très largement supportables. (Je crois que celle du déclanchement m’ont bien fait baisser mon seuil de tolérance à la douleur et tant mieux !)
8h je pense qu’on m’apporte un petit déj’, j’avoue je meeeuuuuuurrreee de faim !!! Eh bien non, perdu ! C’est l’équipe de jour qui arrive ; Bonnes nouvelles : la sage-femme et l’élève qui l’accompagne sont supers enthousiastes de ma décision d’accoucher sans péridurale ; D’ailleurs la titulaire à une formation acupuncture et hypnose qu’elle envisage d’utiliser dans mon cas si besoin est. Mauvaise nouvelle : pas de petit dej’ car si ça tourne mal c’est l’anesthésie générale !
Elles vérifient le col, pas de changement, toujours à 5 !

- 8h30 : je décide de m’allonger enfin pour me reposer un petit peu ; là, grosse contraction (140 au monitoring) et je sens comme du papier bulle éclater dans mon ventre, et d’un coup je perds les eaux ; c’est beaucoup plus abondant que pour mon premier accouchement.
L’équipe revient dans la salle, attend avec nous 30 minutes, car dans la plupart des cas, après la rupture de la poche des eaux les contractions s’accentuent et le travail s’accélère… ou pas ! Voyant que rien ne bouge elles me proposent une séance d’acupuncture. Des petites piqures par ci, des petites piqures par là… Les contractions sont un tout petit peu plus fortes, mais pas plus rapprochées.

- 9h30 Elles me proposent de passer au ballon, et de faire des exercices de rotations dessus. Elle me propose une petite séance d’hypnose, ou plutôt de relaxation. Elle me demande à quoi je pense quand j’essaie de contrôler ma douleur, je lui dit que je me concentre sur le bruit de ma respiration ; Pensant que je suis sensible à ce qui est sonore (ce qui est vrai), elle me « transporte » sur les falaise d’Étretat , me fait associer les bruit du ballon aux éoliennes, et me propose de souffler sur les éoliennes quand je sens les contractions ; Mon mari me soutient pour que je ne tombe pas, et ne se plaint pas une seconde, bien que j’ai conscience de lui « tuer le dos ». Bref cette séance ballon est super efficace, je commence à retrouver les douleurs du premier accouchement.
Je me réinstalle dans le lit, après examen le col est ouvert à 8. Pour m’aider à gérer la douleur la sage-femme m fait visualiser des ballons que je gonfle en soufflant pendant les contractions et qui se dégonflent lorsque la douleur diminue.  En même temps, mon mari me prête sa main que je broie « gentiment » pour me soutenir.
Les contractions sont fortes et je sens ma petite puce qui veut sortir, je dois avouer que j’ai hâte !

- 11h45 : dilatation au max ; la sage-femme revient en me disant qu’une autre futur maman àcôté ne devrait pas tarder  être prête aussi, parce qu’elle est déclenchée.
Commençant à avoir « un peu » mal ;), je lui dis que je me sens super prête, pour les poussées !

- 12h début des poussées. Rien avoir avec la poussée sous péri ! Ce n’est pas évident, et pourtant, j’ai l’impression de faire les mêmes gestes que pour mon premier accouchement.  « Il faut pousser comme si vous alliez au toilette » me dit-on ; euh … comment dire … comme la plus part des femmes qui accouchent, la dernière chose que je veuille faire, c’est faire mes besoins devant tout le monde !! Elle me rassure, et heureusement cela ne s’est pas produit ! Donc J’essaie de pousser du mieux que je peux, c’est super désagréable mais surtout douloureux !  Je sens bébé repartir en arrière de plus belle dès que j’arrête de pousser. J’ai de plus en plus faim, et de moins en moins de force et pourtant on me demande de pousser plus fort à chaque fois. Ce va et vient dans le bassin va durer 45 min. Et là ça fait sacrément mal, je connais maintenant mon vrai seuil de résistance à la douleur ?! ; Sensation de brûlure très forte à chaque fois ; j’ai mal à en pleurer, et je n’ai tellement plus de force que c’est mon mari qui me tient les jambes.  Les sages-femmes me proposent le « kalinox » gaz qui est sensé me « shooter » un peu pour atténuer la douleur ; Finalement je réagis mal au gaz, qui n’enlève rien à la douleur mais me fait sentir très mal ; plus de gaz donc !
En attendant, dixit mon mari, car je n’y ai pas prêté attention, une interne a essayé d’entrer pour demander aux sages-femmes de me faire une épisio pour aider bébé à sortir ; Elles l’ont viré de la salle !! (J’avais prévenu les sages-femmes que la précédente épisio avait été un peu délicate, car le fil de suture utilisé n’était pas le bon et la cicatrisation a été longue et douloureuse…)
Du coup, le cœur de bébé ralentissant, mon mari me booste à fond en me disant de  pousser en pensant à notre petite puce et qu’il fallait pas la laisser souffrir ; Je m’arrête plus de pousser, et bien que je n’ai pas crier jusque ici, malgré moi je crie un peu ( et ne cesserait de m’en excuser jusqu’à mon retour dans la chambre… bien que les sages-femmes et mon mari me soutiennent que je n’ai pas crié !)
A ce moment-là je vois 5 personnes à mes pieds (mon mari me soutient par la suite qu’il n’y avait que 2 sages-femmes et l’interne ?!). Elles me disent d’arrêter de pousser, je les sens me mettre un gel glacé en spray, et j’entends les ciseaux de l’épisio ; la sage-femme me dit être désolée, l’episio sera plus petite que la précédente. Je dois avouer que, comparé à la douleur des poussées, j’ai pas senti l’épisio. Elle retire le cordon autour du coup de bébé et pour m’encourager à repousser de nouveau, la titulaire m’attrape les mains (tandis que l’élève tiens la tête de bébé) et me les poses sur notre puce pour que je l’attrape et finisse de la faire sortir ; Y a pas de mot pour exprimer ce que j’ai ressenti à ce moment-là ; c’était tellement beau ;Après toutes ses douleurs, ses efforts, ses larmes, un geste de quelques secondes a suffi pour effacer le souvenir difficile de ces dernières heures !
Je l’ai rapidement eu dans mes bras et elle a vite été chercher du réconfort en tétant. Ensuite, son papa et l’élève l’ont emmené pour lui faire les premiers soins et l’habiller.
Pendant ce temps la sage-femme me redemande de pousser pour la délivrance (sortie du placenta) encore une fois cela ne va pas être simple ; il ne veut pas sortir et repousser est très douloureux ; elle essaie d’aller le décoller mais n’y parvient pas ; De nouveau des douleurs, et je me sens vraiment faible. Je l’entends parler à mon mari de rachi ou anesthésie générale, et j’utilise les quelques forces i me restant pour lui dire, « je ne veux pas d’anesthésie générale » (j’en garde un très mauvais souvenir d’une précédente intervention). Du coup l’anesthésiste arrive et me pique (même principe que la péri) et le reste s’est fait sans douleur (révision utérine et suture de l’épisio) au moins la sortie de bébé aura été la plus naturelle possible.

J’ai remercié toute l’équipe du CHU de Rouen et mon mari aussi  pour leur soutien et leur patiente ; ce que j’ai vécu n’a pas de prix ; c’était ce que je souhaitai, ça a été possible, et c’était magique !

Je souhaite à toutes les mamans d’avoir l’accouchement qu’elles souhaitent, et n’ayez aucun regret n’est pas faisable du moment que c’est pour votre bien et celui de votre enfant !

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